A Saint-Germain, ce 22 décembre 168?. Monsieur, J'ai reçu les lettres que vous avez pris la peine de m'écire les 9 et 13 de ce mois. J'ai été surpris de voir, par la première, le long temps que le sieur de Noue a mis à se rendre à Casa, vu la diligence qu'il avait faite en venant. Je vous prie à l'avenir de choisir des gens qui soient en état de faire la diligence proprotionnée à la dé- pense que de pareils voyages coûtent à sa ma- jesté. Le roi a vu avec peine que la garde la ville ne soit que deux cent cinquante huit hom- mes français, et que vous ne repondiez point à monter le tiers des troupes de la ville en garde, lesquelles, par la dernières revue, étant de treize cent quarante-sept hommes, sans com- prendre les officiers, il devait y en avoir plus de quatre cents de garde. Si les corps de garde sont trop petits, ce n'est pas une dépense con- sidérable que de les augmenter; faites-le donc, s'il vousplaît, et me demander pourquoi une gar- nison de quatorze cent cinquante hommes ne fournit que deux cents cinquante-huit hommes de garde. Je suis aussi surpris de ce que vous me dites que l'on n'a point encore travaillé à faire faire des outils; le sieur de Saint-Hilaire m'ayant mandé qu'il était en état d'en faire faire plus de cent par jour dans la ville, qui coûteraient moins de quinze sous, j'avais cru que l'on n'au- rait pas manqué d'y faire travailler sur ce pied-là. Je suis fort étonné que M. Trobat vous ait envoyé un charpentier qui ne sache pas tra- vailler à faire des brouettes. J'écris à M. de Mesgrigny de faire partir quatre charrons qui soient capables de faire toutes celles dont vous aurez besoin, et d'apprendre ce métier-là à d'autres ouvriers. La différente figure des barils dans lesquels est la poudre des magasins de Casal, ne doit point nécessiter le roit à en faire des neufs, mais bien leur mauvaise qualité; et sa majesté trouve bon que vous fassiez travailler aux ba- rils nécessaires pour encaquer les poudres qui sont dans des vieux de cette nature. Comme on ne peut vouloir trousporter toute la poudre qui est dans la citadelle de Casal, il suffira d'encha- per jusqu'à cent milliers, et d'encaquer simple- ment le reste. S'il y en a plus que cette quantité de cent milliers dontles caquest aient besoin d'être renouvelée, il sera difficile de faire des magazins voütés à Casal, puisqe les voûtes qui seraient de geron, seraient au moins deux ans sans que l'on osât les décintrer. Cependant, vu la qualité des magasins qui sont dans la cita- delle de Casal, il ne sera pas possible de se dis- penser d'en faire un cette année. Vous verrez par la copie qui sera ci-jointe, de la lettre que j'écris à l'abbé Morel, que le roi projette d'acheter toutes les munitions qui se sont trouvées dans la citadelle de Casal, à la réserve de l'artillerie et des boulets qui ne se trouveront pas du calibre des pièces que vous avez ordre de tirer de Pignerol; ainsi, vous pouvez, sans difficulté, faire convertir en balles du calibre de France le plom qui est dans les magasins de la citadelle de Casal. Sa majesté a pris la résolution d'ordonner à M. Breant de faire valoir les pistoles onze livres dix sols, sur la connaissance qu'elle a eue, par les mémoires que lui a envoyés le sieur Breant, qu'elles valaient effectivement onze livres dix sols, étant changées contre les monnaies du pays, et de faire les machés, pour les fortifica- tions, en monnaie du pays. Puisque les ouvriers et les matériaux se paient en espèces, et que le prêt se fait de même aux soldats, il ne peut y avoir d'inconvénient d'exécuter ce que sa ma- jesté a ordonné à cet égard. Il est difficile que le major d'un régiment qui est en garnizon à Casal, puisse se bien acquitter de la fonction de sous-inspecteur, et qu'il n'ai quelque com- plaisance pour le corps d'où il est; si cela ar- rivait au sieurs de Malorsye, vous tiendrez la main à ce qu'il soit changé au plus tôt. J'ai averti le trésorier de l'extraordinaire, de donner or- dre à ses commis qui seront chargés des voitures pour Casal, de ne point partir de Pignerol que sur vos ordres par écrit, et avec l'escorte que vous leur ordonnerez de prendre audit Pigne- rol. Ainsi j'epère qu'il ne leur arrivera point d'accident. Je mande à M. l'abbé Morel, que l'intention du roi est qu'il fasse ses instances auprès de M. de Mantoue, pour faire retirer de Casal le compte Desportes, qui est milanais, et de sol- liciter mondit sieur le duc de Mantoue, au nom de sa majesté, de vouloir bien ne point employer des sujets d'Espagne dans les troupes qu'il entretiendra dans la ville de Casal. Je suis ravi que votre santé soit entièrement rétable, à laquelle je prends une part très-sen- sible, tant par l'intérêt du service du roi que par l'amitié que j'aurai toujours pour vous. J'apprends, par des lettres de la garnison de Casal, que le sieur Breant fait fournir le four- rage à des chvaux que les officiers ont vendus, sur la parole qu'ils lui ont donnée de les rem- placer; comme rien n'est plus contraire aux intentions de sa majesté, je lui mande ce qu je dois sur cela par cet ordinaire. Et comme rien ne se doit faire de cette nature, sans votre con- sentement, je vous prie de ne le point donner; ou du moins de ne point laisser faire pareille chose, sans que j'en sois averti. Pour que le roit puisse mieux comprendre comment la garde se fait à la ville, je vous prie de joindre au mémoire que vous m'enverrez, de la manière dont vous l'aurez réglée après avoir reçu cette lettre, n plan sur lequel soient marqués tous les postes par leur nom. Cepen- dant, je vous dirai que sa majesté a vue l'état des gardes de la ville de Casal, qui était joint à votre lettre du 13, par lequel elle a connu que la garnison de M. de Mantoue monte exactement sur le pied du tiers des soldats, et qu'il n'en est pas de même des Français qui sont dans la ville, puisqu'il n'y a que trois cent trois soldats français qui, avec ceux de la citadelle, font les quatre cent trois mentionnés en votre mémoire. Si vous jugez à propos de ne pas plus fatiguer de garde la garnison de la ville que n'est celle de la citadelle, le roi approuve que vous le fassiez: mais il régler cela de manière qu'il n'y aipas moins de quate cents soldats fran- çais qui montent la garde à la ville, et les distri- X X X qu o u i buer de manière 401. 421. 218. 1. 6. 60. 57. l y a u ra u n so l da t 90. 124. 202. 69. 195. 134. 18. 70. 114. 356. 41. i ta li e n i l y e n a i 112. 20. 132. 43. 22. 57. 90. 178. 43. 18. 202. 112. t to u s io u r s de u x 123. 84. 177. 16. 308. 60. 5. 59. 105.134. 127. f ra n co i s x x 253. 317. 18. 148. 112. 68. 429. 186., et comme prsentement que vous devez être en possession du château, les postes que vous teniez de ce côté-là pourront être considérablement dimi- nués, sa majesté croit que ce nombre de quatre cents hommes détachés des garnisons de la ci- tadelle et de la ville, pourra suffire, sauf à l'aug- menter suivant les nouvelles que vous aurez de la posture où seront les Espagnols, et comme ce serait peut-être un ouvrage bien considé- rable que de fire des augmentations à tous les corps de garde des postes de la ville, sa majesté estimerait qu'un ou deux postes de cent hom- mes chacun, pourraient être établs sur le bord de l'esplanade de la citadelle du côté de la ville, lesquels seraient en état de se porter, avec M. de Lausier, aux endroits où il y aurait quelque alarme; et que ces postes ne montant qu'à l'entrée de la nuit, et étant relevés à une heure de jour, ne diminueraient pas le nombre des tra- vailleurs, et ne fatigueraient pas la garnison. Et ce, d'autant plus que voue en pouriez établir un de dragons à pied, qui ne sont pas d'ailleurs beaucoup chargés de garde. Vous comprendrez par tout ce que dessus, que le roi vous recom- mande de régler la garde de la ville de manière qu'il y ait toujours, comme je vous l'ai dit, x x ci de su s de u x f 107. 185. 223. 105. 225. 16. 120. 60. 127. 253. ra n ço u s co n t re u n 379. 194. 148. 57. 59. 272. 22. 41. 64. 177. 194. i ta li e n que x 112. 23. 265. 164. 22. 182. 76. Sa majesté trou- vera bon que vous l'augmentiez au-delà de ce nombre, autant que vous jugerez à propos, et qu'elle est persuadée qu'elle ne peut être augmen- tée plus utilement que par l'établissement de forts postes, lesquels un commandant soit assuré de trouver toujours au même endroit, et avez eux de se pouvoir porter considérablement les plus forts aux endroits où il y aurait quelque bruit, et sa n s te s mo i g ne r que 158. 25. 22. 16. 15. 68. 363. 57. 206. 91. 5. 27. uo u s a ie z a u cu ne de 71. 60. 168. 162. 90. 124.202. 69. 382. 286. 105. fi a n ce de l'a fe c ti o n du 29. 162. 18. 37. 120. 94. 361. 231. 67. 6. 22. 105. pe u p le s de Casal ni de la fi 53. 60. 10. 78. 16. 120. 413. 328. 105. 94. 29. de li té de s o fi ci e r s de 120. 132. 35. 29. 59. 32. 29. 223. 43. 31. 59. 82. M. Mantoue uo u s p re ni e z 431. 46. 134. 59. 10. 75. 328. 111. 124. to u io u r s le s me s me s 171. 60. 308. 69. 5 59. 325. 59. 13. 168. 75. 168. p re ca u ti o n s que si uo u s 10. 47. 179. 60. 67. 6. 113. 204. 27. 8. 73. 69. 68. e s ti e z a s su ré qu i l 111. 204. 67. 43. 178. 202. 16. 225. 3. 1. 57. 90. z fu s se n t t re s ma l 124. 374. 68. 160. 22. 99. 123. 47. 204. 146. 90. i n te n ti o n ne z. 57. 113. 62. 251. 161. 6. 173. 286. 124. A l'égard de la citadelle, sa majesté se remet à vous d'en régler la garde de la manière que vous la jugerez à propos; c'est-à-dire, de la faire aussi faible qu'il sera nécessaire pour l'a- vancement des travaux, pourvu que les actions ne soient pas trop longues; et elle vous recom- mande surtout de faire que, tant à la ville qu'à la citadelle, les rondes soient tirées exactement, sans souffrir que les capitaires choississent les heures qui leur sont plus commodes. J'ai vu la lettre que vous a écrite M. Breant le 12 de ce mois; il me semble pas juste qu'en achetant un arbre ce qu'il vaut, on laisse encore les branchages au propriétaire; ce ne doit être au plus qu'à l'égard de la partie des branchages qui ne peut point servir à faire des plantes, des essieux, et autres ouvrages de charronnage. J'écis en ce sens-là à M. l'abbé d'Estrades, et pour qu'il sollicite madame de Savoie de donner ordre que l'abbé de Lucedia ne fasse point de difficulté de vendre les bois dont on aura besoin. Je n'ai jamais eu bonne opinion de l'avis qui avait été donné du canon qui avait été enterré lorsque les troupes du roi se retirèrent de l'état de Gènes. Je vois par les revues que les commissaires m'envoient de la garnison de Casal, qu'il y a plusieurs soldats désarmés. Je vous supplie d'envoyez quérir deux cents mousquets à Lyon, et de les faire distribuer à tous les soldats qui en manqueront, les faisant payer aux officiers sur le pied de l'achat de ceux qu'il y aura de gâtés, et de la dépense qu'aura faite celui que vous aurez chargé de cette commision. M. Breant pourra faire avancer l'argent né- cessaire pour cela, qui ne sera point employé en dépenses dans les comptes du trésorier; parce qu'à mesure qu'il s'en distribuera quel- qu'un, l'argent lui sera rendu. Je vous remercie de tout mon coeur des complimens que vous me faites sur la grâce qu'il a plu au roi d'accorder à mon fils, et vous supplie de croire que l'on ne peut être plus véritablement que je suis, Monsieur, Votre trés-humble et très-affectionné serviteur, Louvois