Monsieur, j'ai reçu la lettre que vous avez pris la peine de m'écrire le 27 du mois passé. Je ne vous dirai plus rien sur ce que contenait ma lettre du 16 dudit mois, à laquelle vous répondez; parce que les affaires ayant changé de face par le combat que vous avez gagné, il n'est, grâces à Dieu, plus question de ce qu'elle contenait. Vous devez être présentemment informé <<<<<<<<<< que le roi a prévenu vos désirs, puisque vous ne demandez que deux régimens de cavalerie, et que le roi vous en envoie deux vieux, et un très-bon bataillon d'infanterie. Je vois avec peine le retardemant de votre marche à Carmagnole, parce que cela donnera non-seulement aux ennemis le temps de recevoir les régimens qui viennent d'Allemagne, mais encore de faire revenir des armées du Milanais et de se mettre en meilleur état que vous ne les auriez trouvés, s'il eût été possible que vous eussiez marché plus tôt. J'attendrai avec impatience des nouvelles de la réussite de l'entreprise de M. d'Herleville sur Villefranche. Un détachement de l'armée que vous commandez avec une pièce de canon, ce serait, ce me semble, bien assez pour assurément réussir. >>>>>>>> Je suis, Monsieur, Votre très-humble, etc. M. Louvois