Monsieur, j'ai reçu les lettres que vous avez pris la peine de m'écrire, les 29 et 30 du mois passé. Le roi a vu, avec bien de la joie, que vos blessés se portent de mieux en mieux. Vous savez présentement que la garnison de Pignerol s'est emparée de Villefranche, suivant l'ordre que vous en aviez donné; <<<<<< je m'étais attendu que vous m'auriez marqué ce qu'il faut vendre du sel que vous avez mené à Savillan, et de qu'il en faut garder. Vous avez plus de cavalerie qu'il ne vous en faut, vu le pays où vous êtes, et quand vous dites que l'air du pays et les marches ont diminué votre cavalerie, croyez-vous qu'elles aient augmenté celle des ennemis. Vous me paraissez un peu plus incertain sur le siége de Garmagnole par vos précédentes. Le roi attendra, avec impatience, l'ordinaire prochain pour voir à quoi vous vous serez déterminé. Si M. de Savoie faisait quelque nouvelle mauvaise démarche, le roi s'attend que vous ne manquerez pas d'en profiter pour lui faire voir, par expérience, combien il est dangereux à une armée battue de s'approchez trop près d'une armée victorieuse: il est vrai que le régiment de Montécuculli marche vers les états de M. de Savoie, mais comme il ne fait que remplacer celui de Neubourg, que je vous ai mandé qui marcherait, je n'ai pas cru vous en devoir donner avis. >>>>>>> Je suis, Monsieur, Votre, etc. M. Louvois