La machine à chiffrer C-36 française () ()


Page d'accueil
La page d'accueil de la C-36
  • 1. Introduction
  • 2. Fonctionnement
  • 3. La période de l'avant-guerre
  • 4. Le début de la guerre
  • 5. Vichy
  • 6. La France et les Alliès
  • 7. La période de l'après-guerre
  • 8. Conclusion
  • Annexes

Présentation

En 1934, l'armée française demande à Boris Hagelin de concevoir une petite machine de chiffrement pour les petites unités militaires. En réponse, il en fit une révolutionnaire, la C-36, l'ancêtre de la M-209 et de la CX-52. Cette page Web présente son fonctionnement, son utilisation au sein de l'armée française et sa cryptanalyse. Elle se concentre sur la Seconde Guerre mondiale. Les méthodes d'indicateurs, de gestion des clés, sont particulièrement étudiées. Certains exemples de messages illustrent les procédures utilisées.

La figure 1 montre la machine avec le carter extérieur ouvert. Nous pouvons voir le levier d'entrainement en métal à droite. Celui de la M-209 n'est pas en métal mais a la même forme. La figure 2 montre une M-209 et une C-36. On voit bien que la M-209 et la C-36 appartiennent à la même famille de Machines à chiffrer.

Fig. 1: C-36 avec le carter extérieur ouvert
Fig. 2: Une M-209 et une C-36

Introduction

La machine à chiffrer C-36 est très importante dans l'histoire de la cryptographie. En effet cette machine est révolutionnaire et elle est l'ancêtre de la M-209 qui a été la machine la plus utilisée au monde, bien plus que la Sigaba, la Type-X et l'Enigma réunies.

Elle a été créé par Boris Hagelin en 1935 pour répondre à un cahier des charges émanant de l'armée française. Mr Hagelin invente alors une technique pour créer une suite aléatoire ajoutée au clair (ou au chiffré) à partir d'un tambour et d'un ensemble de roues clés. La série C était né. Dans les années suivantes, il améliora ses idées et créera des machines de plus en plus sécurisées: la C-38, la M-209 (version américaine de la C-38), la C-446, la CX-52, la CD-57 pour ne citer que les plus connues.

Cette page Web décrit l'histoire, le fonctionnement et la cryptanalyse de la C-36 utilisée par l'armée française. L'ordre historique est utilisé comme trame. Pour chaque époque, est abordé les sujets suivants:

  • Le contexte historique.
  • L'histoire de la C-36 en liaison avec l'histoire du service du chiffre. Notamment en comparaison avec les autres moyens de chiffrement.
  • L'utilisation de la machine: les procédures de préparation des messages, la gestion des clés, les méthodes indicateurs. Des exemples de messages (quand ils sont disponibles) sont montrés.
  • Enfin, est décris le point de vue de l'ennemi (les allemands) et sa cryptanalyse.
Voici les périodes qui seront étudiés:
  • L'avant guerre
  • Le début de la guerre jusqu'à l'armistice (juin 1940)
  • La période Vichy (la France est sous la botte allemande)
  • La période américaine (La France libre est associée aux alliés Britanniques et Américains)
  • L'après guerre jusqu'à nos jours.
Mais avant d'aborder l'histoire de la C-36 durant ces différentes périodes, nous allons étudier le fonctionnement de la machine.

Note : Une grande partie des sources sur lesquelles repose cete page Web provient des archives du SHD (Service Historique de la Défense), c’est-à-dire les archives de l’armée française situées à Vincennes prés de Paris.

Note de bas de page:
[1]: Le Bureau du chiffre (ou simplement “le Chiffre”) est la section cryptologique de l'armée française.